Chili doux

Comme on me l’a récemment fait remarquer, le chili con carne est un plat de haricots, accompagné de viande et non un plat de viande. Forte de cette révélation, j’ai modifié ma recette habituelle pour vous concocter une recette toute douce qui met en valeur les haricots, sans leurs inconvénients traditionnels…

« Haricots, fruits musicaux, plus t’en mange, plus tu joue du pipeau », comme dirait le pistolero…

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Ingrédients :
2 poignées de haricots borlotti
2 poignées de haricots cornilles
2 poignées de haricots noirs
3 poignées de lentilles
1 petit poivron
1 oignon
1 boîte de pulpe de tomate

Les épices :
1 branche de romarin,
2 cac de nora,
3 cac de cumin,
1 cas de miel de sarrasin,
huile d’olive,
sel poivre.

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Bref, Je conseille de s’y prendre la veille (l’avant-veille si vous devez faire tremper vos haricots secs), c’est un plat mijoté, qui gagne donc à être réchauffé.

  1. Commencez par mettre les haricots à cuire dans l’eau froide avec une grosse pincée de bicarbonate de soude. Le bicarbonate va aider à attendrir les haricots au contraire du sel qui les durcit. Pas de sel à ce stade surtout.
  2. Dès qu’ils commencent à s’attendrir, ajoutez les lentilles et remettez au feu pour trois bons quarts d’heure. Sentez vous libres d’ajuster ces temps de cuisson car tout dépend de la qualité et de la taille de vos légumineuses.
  3. Émincez le poivron et l’oignon et faites revenir dans une grosse casserole avec un peu d’huile d’olive puis ajoutez les épices. Le romarin va ajouter un côté un peu sucré, le nora est un piment ou plutôt un poivron concassé, absolument pas épicé, qui a un parfum sucré et fumé. Il se marie parfaitement avec ce plat. Le cumin est indispensable à deux titres, d’abord parce qu’avec lui, pas de pipeau, ni de chili puisque c’est lui qui lui donne sa saveur unique. Pour rester sur un plat très doux, j’utilise du piment d’espelette mais vous pouvez bien sûr corser à votre goût.
  4. Égouttez les légumineuses et ajoutez les aux poivrons puis versez les tomates par dessus et laissez mijoter quinze à vingt minutes.
  5. C’est le moment d’ajouter le miel. J’utilise du miel de sarrazin pour son goût âpre. Si vous n’en trouvez pas, préférez du sucre plutôt qu’un autre miel dont le goût risque de détonner dans un plat salé.
  6. Éteignez le feu, couvrez et oubliez la marmite jusqu’à demain.
  7. Fait dodo, Colas…
  8. Bonjour ! Vous avez de la suite dans les idées dites donc… Rassurez vous, il ne vous reste plus qu’à rallumer le feu pour réchauffer ce délicieux chili et à sortir les assiettes.

Bon appétit !

Dancing evil away

The music is a mere rhythm now, players having given up one after the other from exhaustion. I feel my concentration fail, my muscles tremble. Our survival is at stake, as it is now each and every time. It should have been overwhelming but it doesn’t impress me anymore. The Shadow comes, threatening, unspeakable and unknown horrors hidden in its depths and the Dance makes it disappear like a bad dream in the morning light. Entering the Shadow produces strange effects. Disappearances, madness, deformities, death for the lucky ones. Each time it comes it is denser, wider and stays longer. By chance it only appears here, in the temple and at night. No one remembers a time it didn’t and it feels as though it’s  always been with us. The Shadow, and the Dance that banishes it. Continue reading « Dancing evil away »

Tatin aux pommes et au fenouil à tomber dans les…

Une recette trouvée sur un site super génial, mon inspiration principale en cuisine, le bien nommé altergusto. Je l’ai à peine modifiée.

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Ingrédients :
🍏 1 bulbe de fenouil
🍏 1 anis étoilé
🍏 3 graines de cardamome verte
🍏 1 clou de girofle
🍏 1 c à c de gingembre en poudre
🍏 50 gr de sucre en morceaux
🍏 3 ou 4 pommes
🍏 1 grosse cas de miel parfumé
🍏 une pâte à tarte pur beurre

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  • Laver et émincer le fenouil.
  • Le mettre dans une casserole avec les [itg-tooltip qtiptrigger= »responsive » tooltip-content= »<p>💡Astuce : Mettre les épices dans un sachet à thé ou une cuillère à thé !<br /> Elles seront plus faciles à retirer après cuisson 😉</p> »]épices[/itg-tooltip], couvrir d’eau et porter à ébullition puis cuire une demi-heure à feu doux.
  • Pendant ce temps préparer une pâte à tarte pur beurre.
  • Dans un moule à tarte qui passe sur le feu (en métal ou en pyrex donc, pas de moule souple en silicone), préparer un caramel avec le sucre en morceaux.
  • Lorsque le fenouil est cuit, ôter les épices et bien égoutter puis répartir sur le caramel
  • Peler-épépiner les pommes et les couper en petits dés puis les répartir par-dessus en vrac (oui oui, on ne fait pas de belles rosaces, faites moi confiance, c’est moins joli mais c’est nettement meilleur).
  • [itg-tooltip qtiptrigger= »responsive » tooltip-content= »<p><strong>⚠ Alors là, attention. Cette pâte à tarte ne s’étale pas bien du tout.</strong> L’utiliser pour une tarte tatin relève d’un exercice d’acrobatie alimentaire que je vous conseille de filmer,  fous rires garantis. Je ne sais pas s’il y a une bonne méthode, la moins pire que j’ai trouvé c’est d’étaler la pâte sur une feuille de papier sulfurisé (ou sur du silicone, c’est plus rigide, donc plus facile après) puis de la renverser d’un coup sur les fruits.<br /> C’est donc une double tatin 😀</p> »]Poser la pâte à tarte par-dessus[/itg-tooltip]
  • Enfourner 45′ à 180°C
Alter-dégustez !

Une tarte pour Samain

🎃 Gaston le potimarron s’est pris une baston. Il a mangé des marrons, il est passé au poêlon. Après ça n’a pas été long : deux affamés se sont jetés sur lui et on n’en parle plus. Ou alors si : voilà la recette de la tart’à Gaston 😉

Nombre de parts : 4, peut-être 6 (gare aux affamés sans scrupules)

Cuisson : 30 à 45 minutes à 180°C

La pâte

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Les ingrédients

🎃 150g de Farine
🎃 100g de poudre de noisette
🎃 100ml d’eau
🎃 80ml d’huile
🎃 50g de cassonade
🎃 1 sachet de levure
🎃 1 pincée de sel

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La recette

Mettre tous les ingrédients dans une boîte, secouer, éventuellement rectifier en ajoutant de la farine et étaler sur du papier sulfurisé que l’on mettra ensuite dans un moule à gâteau (plus haut qu’un moule à tarte).

L’appareil

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 Les ingrédients

🎃 un potimarron
🎃 100g de sucre de canne
🎃 1 [itg-tooltip tooltip-content= »<p>cuillère à café</p> »]cac [/itg-tooltip]de Piment de Jamaïque moulu
🎃 1 oeuf

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La recette

  • Couper le potimarron en morceaux sans l’éplucher et ôter les graines et cuire à l’eau.
  • Une fois bien cuit, ajouter le sucre et le [itg-tooltip tooltip-content= »<p>Le piment de Jamaïque, qui n’est pas un piment, ressemble à du poivre et a un goût qui l’a fait appeler &aquot;quatre épices&aquot;, proche d’un mélange de muscade, girofle, poivre et cannelle… Miam !</p> »]piment de Jamaïque[/itg-tooltip].
  • Passer au mixer afin d’obtenir une purée bien lisse.
  • Laisser refroidir avant d’ajouter l’œuf puis répartir sur la pâte à la noisette.
  • Utiliser les restants de pâte pour faire un décor adéquat 🎃.
  • Cuire à 180°C pendant 30 à 45 minutes.
  • Et enfin, gniac ! Croquez !

La minute culture

Halloween nous revient par les États-Unis et la culture anglo-saxonne. Avant de faire un urticaire, regardons y de plus près : cette fête qui correspond à la Toussaint chrétienne était autrefois une importante fête celte, Samain, célébrée au changement de saison, à la pleine lune de novembre. C’était une période ‘hors du temps’ n’appartenant ni à l’année s’achevant ni à celle débutant (ce qui permettait de rabouter le calendrier lunaire au calendrier solaire accessoirement) et appartenait donc au royaume des morts.

L’autre fête de changement de saison, Beltane avait lieu vers le premier mai et on y allumait un feu sacré. Son équivalent actuel serait la fête de Pâques.

La culture celte s’est répandue des Hébrides à Gibraltar et des côtes atlantiques jusqu’au cœur du continent eurasien, c’est notre héritage, resté plus vivace chez nos cousins anglo-saxons que sur nos terres gréco-latines. C’est une culture orale qui n’a laissé de trace que par les toponymes et quelques légendes et a été absorbée par l’empire romain puis par le christianisme.

Héraclès et Télèphe

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– Arrête de gigoter !
– Mais veux jouer avec le lion papa !
– Arrête de gigoter tu vas tomber !
– Mais-héééééé-ouiiiiiin !
– Très bien !

Il posa son fils au sol. A peine les petits pieds eurent-ils touché terre que l’enfant décampa vers le corps ensanglanté. Sa mère va me tuer pensa Héraclès résigné. Continue reading « Héraclès et Télèphe »

Pour Clémentine

Trois lettres, IVG.

J’ai parcouru le web, j’ai trouvé des sites médicaux, des sites religieux où le ton varie entre la damnation éternelle et la pitié pour ces pauvres mamans perdues, des témoignages de femmes qui ont été contraintes d’avorter, de femmes qui étaient contentes de l’avoir fait, de réactions épidermiques en tous genres. Rien de tout cela ne ressemble à la façon dont moi j’ai vécu cet épisode de ma vie et comme m’exprimer est ce qui me garde en vie, il est temps pour moi de parler de Clémentine.

Il y a dix ans et demi, j’ai commencé à me demander si je n’étais pas enceinte. J’avais toujours des saignements qui pouvaient passer pour des règles et le reste des symptômes ne m’ont pas sauté aux yeux. Dès que j’ai eu des soupçons, j’ai fait un test chez moi, positif. À partir de là j’ai vécu avec la peur au ventre. Peur d’être enceinte, peur de ne pas l’être, peur de l’avenir, peur d’en parler, peur du père aussi qui devenait agressif, peur de nuire à ma carrière qui débutait à peine et par dessus tout peur de faire du mal à cet enfant qui n’avait rien demandé. J’ai vite pris rendez-vous chez un médecin, prise de sang, échographie… J’ai entendu ce jour-là pour la première et dernière fois le battement du cœur de mon bébé, rapide, si rapide ! Mais j’étais déjà dans la 13ème semaine, presque à la limite légale des possibilités de mettre fin à cette grossesse et il m’a fallu prendre ma décision dans l’urgence, malgré un courrier du médecin expliquant ces circonstances qui a permis de prolonger le délai pour garder une semaine de réflexion. Je savais déjà que je ne pouvais pas élever cet enfant, non pas que je ne l’aime pas, au contraire, je me sentais remplie d’amour pour ce bébé qui m’accompagnait depuis déjà trois mois. Mais je me sentais tellement malheureuse ! À 24 ans, je regrettais d’être née et je n’allais pas infliger ça à un petit innocent. Je n’étais qu’à moitié vivante, comment aurais-je pu donner la vie ? J’aurais été une mère épouvantable et j’aurais sans doute dû me battre contre son père en permanence. Je n’ai même pas eu le courage de lui parler tant j’en avais peur.

Je suis donc allée un soir à l’hôpital pour y être opérée sous anesthésie générale le lendemain matin. J’ai retenu les questions que je voulais poser à l’infirmière qui est venue me chercher et personne ne m’a demandé si j’en avais. Et j’en avais, j’en ai toujours. Que s’est-il passé ce matin là ? Qu’est devenu le corps de mon enfant ? A-t-il souffert ?

Trois jours plus tard, je retournais bosser comme si de rien n’était, sans avoir rien dit à personne.

Je n’ai jamais douté de ma décision, j’ai fait le meilleur choix pour cet enfant et pour moi. Et j’ai oublié, pendant dix ans. Jusqu’à ce qu’une conversation avec un ami m’en ramène le souvenir, douloureux. Ce n’est qu’à ce moment-là que je me suis enfin autorisée à pleurer, comme si le fait que c’était mon choix m’ait jusque-là interdit d’avoir des émotions. Mais non, ce choix, je ne l’ai pas fait uniquement pour moi, je l’ai fait pour mon enfant, parce-que j’étais et je reste convaincue que c’était le mieux, que je l’aurai rendu misérablement malheureux. Dix ans après, j’ai enfin éprouvé toute la tristesse et la douleur de ne jamais avoir serré mon bébé dans mes bras, de ne jamais pouvoir le voir rire, pleurer, courir, jouer, revenir vers moi pour être consolé, s’élancer et devenir un adulte adorable, plein de défauts et de merveilleuses qualités. J’ai éprouvé toute la honte et la culpabilité de n’avoir pas été capable d’être une mère. J’ai enfin fait le deuil de ce bébé qui n’a jamais vu le jour. J’ai accepté cette impression fugace que c’était une petite fille, cette image qui m’a hantée depuis toutes ces années, je lui ai choisi un nom, Clémentine. J’ai fêté son dixième non-anniversaire. Et je lui ai dit au revoir. Au revoir et pas adieu car elle ne m’a jamais quittée, elle est là, près de moi, je sens qu’elle veille, je sens son amour aussi, souvent.

J’aurais pu être engloutie par la douleur, heureusement j’ai appris à travailler mes émotions et après avoir laissé libre cours à mon chagrin, après m’être autorisée à ressentir tout cela, j’ai appelé l’EFT à la rescousse. Je suis en paix avec mon histoire aujourd’hui et j’apprends enfin à être une maman, malgré en l’absence de ma fille. Ça commence ici, maintenant, avec ce témoignage. Ça commence en répondant « plus maintenant » quand on me demande si j’ai des enfants. Ça commence en admettant que j’aurai pu avoir une fille, qu’elle s’appelle Clémentine, en acceptant que j’aurai pu être mère. En acceptant de l’aimer et de parler d’elle.

Ça fait peur quand même

Cette petite phrase qu’on se répète à longueur de temps, ça fait peur quand même.
“Tu as vu les migrants ? Ça fait peur quand même !”
“Tu as vu les augmentations d’impôts ? Ça fait peur quand même !”
“Tu as vu le temps ? Ça fait peur quand même !”
Comme des enfants qui jouent à se persuader que le loup est sous le lit, parce que jouer à se faire peur, c’est rigolo.

On peut aisément pardonner à l’enfant qui a peur de l’obscurité. La vraie tragédie de la vie, c’est lorsque les hommes ont peur de la lumière.
Platon

Comment vit-on quand on n’a pas peur ? Pas peur des autres, pas peur de son ombre, pas peur du lendemain ni du chien du voisin… Mieux encore, quand on n’a pas peur d’être soi-même ! Et bien la vérité, c’est que rien ne change. Rien ? Rien, sauf le regard que l’on porte sur le monde, sur la vie. On n’a plus la boule au ventre, le nœud à l’estomac, le front en sueur au moindre bruit suspect. On n’est plus aux aguets, on n’épie plus les voisins. Et sans que rien ne change vraiment, d’un coup, la vie est plus belle.

Alors n’ayez plus peur 😉