Pourquoi ? Oui, mais… pourquoi ?

Oui je sais, ça fait des années que je poste des articles que presque personne ne lit et c’est seulement maintenant que je m’interroge.

Cyril Connolly
Mieux vaut écrire pour soi et de ne pas avoir de public plutôt que d’avoir un public et ne plus être soi même.

Pourquoi un blog. Ou plutôt pourquoi j’écris. J’écris parce que c’est vital pour moi. Parce que j’ai passé des années à me taire, à refuser de parler plutôt qu’être obligée de mentir. Pour avoir l’approbation des autres que de toutes façons je n’obtenais jamais. Je ne peux plus taire ce que je suis. Alors j’écris, parfois des choses sans intérêt, parfois des interrogations profondes, souvent mes réflexions en cours. Parce que cela m’aide à définir qui je suis. Ce que je pense. Ce que je veux.

Rien ne m’empêchera de continuer à l’ouvrir, à m’ouvrir, malgré tous ceux que ça dérange, une femme intelligente, qui ne mâche pas ses mots et qui s’autorise à vivre, à aimer, à ressentir ses émotions et par dessus tout : à être libre.

Françoise Sagan
La liberté de penser, et de mal penser et de penser peu, la liberté de choisir moi-même ma vie, de me choisir moi-même. Je ne peux pas dire « d’être moi-même » puisque je n’étais rien qu’une pâte modelable, mais celle de refuser les moules.

Dans son magnifique essai La fonction transcendante, Jung effectue une mise en garde. Certaines personnes, dit-il, dans leur quête du Soi, pourront suresthétiser l’expérience de Dieu ou du Soi, d’autres la sous-évaluer, d’autres encore être blessées par elle, faute d’être prêtes pour une telle expérience. Mais d’autres trouveront le chemin de ce que Jung appelle «l’obligation morale» de vivre et d’exprimer ce qu’ils ont appris dans la descente ou l’ascension vers le Soi sauvage.

Clarissa Pinkola Estés, Femmes qui courent avec les loups, histoires et mythes de l’archétype de la femme sauvage

Oranges galore

About a year ago, I made a strange encounter.

I’d been talking all evening with a friend, Myriam, about the afterlife and paranormal things and I was stranded in Paris at night with no train to get back home. I was waiting for a night bus when a huge homeless guy insisted to engage conversation. I tried to avoid him but he insisted so much I was unable to shake him off. At the time, I’d been overwhelmed with coincidences involving oranges and was already thinking of becoming a masseuse.
The guy said he was a kinesiologist and masseur and was finally quite interesting. As I was about to get in my bus, he changed subject suddenly and said this :

Life is like an orange, at the end one sheds the skin and keeps the best.

It struck me as a very odd thing to say, it was completely off subject and echoed strongly with the earlier things I’d been talking about with my friend.

La vie est un torrent d’amour, votre participation est requise.

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That was a year ago. Two days ago, I was talking with a friend and the conversation came upon children. He told me he had had to decide to let go of a child once, chose not to have him (or her). And it reminded me that something similar happened to me. Then again, I went on with my day. I was going to a family event where I told this story of orange skins to the godmother of my niece. A few minutes later, my niece unwrapped a gift : it was a comic depicting the life of one Benoît Labre, the title was « Quelques écorces d’orange amère »

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which could translate as « a few bitter orange skins ». I skimmed through the album and found that the title referred to what the poor guy had in his pockets at the time of his death. Once again, oranges were associated to life and death.

Meanwhile, unknown yet to me, Myriam’s father was dying in Corsica, a place known for farming Clementine which are hybrids of bitter oranges.

Add to this the fact that a good friend of mine, Benoît (same name as in the comic), had been initiating me into tantra, sacred sexuality and that for tantra practitioners, orange color is by essence associated to sexual energy. It seemed the message was still the same, to live, to love and I thought no more of it.

The next day, I was relaxing home, having quite forgotten about all of it. I was watching the latest episode of Elementary when suddenly Sherlock said something completely unrelated to the pitch :

Sometimes, one must bite the orange before peeling it.

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Odd and odder…
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The days after that, I kept thinking of my unborn child. I couldn’t be sure but I thought it would have been a girl. I did some math and realised it would have been her tenth birthday on June 11th. That she’d been conceived on my father’s birthday, September 13th. I thought I should give her a name but nothing seemed to fit. Then I found the medical file and saw the scan had been done on November 23rd, St Clement’s day.
And then I knew.
My daughter’s name was Clémentine.
I told some friends and went to bed thinking I would finally be able to hold a little ceremony to name her and say goodbye.
The next day, I was talking with yet another (new) friend. He insisted to tell me he had been in a relationship since 10 years and that his girlfriend’s name was…

Clémentine

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In a cavern
in a canyon
excavating for a mine

lived a miner
forty niner
and his daughter Clementine.

Oh my Darling
oh my Darling
oh my Darling Clementine

you are lost and gone
forever dreadful
sorry Clementine.

Light she was and like a fairy
and her shoes were number nine.
Herring boxes without topses sandals were for Clementine.

Oh my Darling …

Drove she ducklings to the water every morning just at nine

stubbed her too against a splinter
fell into the foaming brine.

Oh my Darling …

Ruby lips above the water
blowing bubbles soft and fine

but
alas
I was no swimmer
so I lost my Clementine.

Oh my Darling …

How I missed her
how I missed her
how I missed my Clementine

till I kissed her little sister and forgot my Clementine.

Oh my Darling …

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Plus vite que l’éclair

This entry is part 5 of 22 in the series Albert

Le contexte :
Dans la rue, un jeune qui traîne ses guêtres. Contrairement à ses potes qui sortent du lycée, lui sort du boulot puisqu’il est pâtissier.

Albert – C’est quoi ta spécialité, les éclairs au chocolat* ? Ha ha ha…

Je reste coite, à grand peine. Il a l’air de comprendre sa propre blague, je me dis qu’il y a du progrès. Quelques minutes plus tard et hors de portée d’oreilles du pâtissier, j’ai droit à l’explication de texte :

Albert – Je me suis fait un petit délire parce que le mec c’est pas un éclair.

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Conclusion, Albert sort pas de la cuisine à Jupiter, CQFD

* Toute référence phallique à une éventuelle homosexualité latente d’Albert est bien entendu purement fortuite. Si si.

L’Arbre-Monde ou comment la Femme devint Sage

This entry is part 1 of 2 in the series Contes de l'Arbre-Monde

Dans un lieu ancien et reculé, Mieux-Aimé il y avait un Arbre. C’était le Premier Arbre, l’Arbre-Monde. Il était si haut que sa cime perçait les nuages, si bien que ses plus hautes branches étaient toujours ensoleillées et s’enracinait si profondément qu’il recevait aussi la chaleur de la Terre. Les nuages cotonneux qui s’accrochaient à ses feuilles percolaient goutte à goutte et nourrissaient la vie qui y nichait, jardins à l’affût, parfums colorés et fleurs entêtantes, oiseaux suspendus, rongeurs bavards, félins joueurs.
En ce temps là Mieux-Aimé, l’Homme et la Femme vivaient libres et sans crainte, abrités sous les branches. L’Arbre-Monde leur pleuvait gentiment ses fruits, sucrés et juteux et l’Écureuil venait partager ses amandes et ses jeux. Le Merle chantait pour eux chaque matin et chaque soir et ils l’écoutaient ravis.
Mais le Chat restait au loin, il attendait et observait. Il voyait l’Homme et la Femme s’aimer et en était jaloux. Il se persuada qu’il était heureux seul, tant et si bien qu’il devint le Chat qui s’en va tout seul. Il continuait d’observer de loin et de fermer son cœur. Vint le moment où il ne put plus supporter leur bonheur.
C’était un jour où le Chat était sur une branche basse et voyait à travers le feuillage dense tacheté de lumière, les têtes jointes de l’Homme et de la Femme embrassés qui ondulaient doucement. Près de lui, la Merlette, qui ne l’avait pas vu car il était venu à pas de velours, tapait du pied :
– Merle, nous aurons bientôt nos œufs et le nid n’est pas prêt. Où sont les brindilles que tu devais m’amener ?
– Merlette, j’ai fait ce que j’ai pu, c’est Dédé, il avait besoin des clefs du camion.
La Merlette qui n’aimait pas les inventions fantasques du Merle, tapa furieusement du pied et la branche trembla.
– Et j’ai dû échapper au Chat qui m’a poursuivi toute l’après-midi pour faire de moi son repas.
La Merlette amollie se laissa bécoter.
Le Chat, dégoûté par cette accusation injuste, hésitait à croquer le menteur quand il entendit le rire de la Femme. Elle plongeait son regard à travers le feuillage et se moquait doucement des malheurs du Merle et de la Merlette. Comme le Chat allait bondir sur sa proie, son regard croisa celui de la Femme. Son avertissement silencieux toucha le Chat au cœur. Poils hérissés, il feula et dit :
– Je suis le Chat qui s’en va tout seul et tous lieux se valent pour moi.
Et il partit, bondissant légèrement de branche en branche, jusqu’au sol et tournant un dos dédaigneux, fouettant l’air de sa queue, il quitta l’Arbre-Monde et n’y revint plus.
Et c’est ainsi, Mieux-Aimé, que le Chat s’en alla vers le Bois Sauvage et ses chemins Mouillés et que la Femme devint sage, plus sage que l’Homme. Avec le temps, la Femme eut soif de découvrir le Vaste Monde et elle emmena l’Homme et eux aussi quittèrent l’abri de L’Arbre-Monde et ils n’y revinrent plus.
Ils vinrent un jour s’installer près du Bois Sauvage mais ceci, Mieux-Aimé, est une toute autre histoire.

Aunissois (qui mal y pense)

Mes petits sablés à l’anis d’Aunis…

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Column: 1

  • 200 g de farine (dernièrement j’ai utilisé de la farine de seigle)
  • 100 g de sucre (glace, parce que ça traîne et que je m’en sers pas)
  • 120 g de beurre
  • 1 1/2 sachet de levure
  • 2 [itg-tooltip qtiptrigger= »responsive » tooltip-content= »<p>cuillère à café !</p> »]cac[/itg-tooltip] de graines d’anis vert réduites en poudre (vive le moulin à café)
  • 5 cas d’eau

Column: 2

Mettez l’eau et le beurre dans une casserole et faites fondre à feu doux. Hors du feu, versez d’un coup la farine puis aussitôt le reste des ingrédients. Mélangez jusqu’à obtenir une boule homogène. Etalez à la main au fond d’un moule à gâteau. Mettez au four NON préchauffé à température douce (150°C) pour que ça gonfle doucement et que ça cuise, entre 30 et 45 minutes. Découpez des petits morceaux. Moi j’aime bien faire des losanges, c’est facile à couper et ça fait de jolis morceaux réguliers. Et me débarrasser des bouts triangulaires me donne une excuse pour goûter…