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Carte sirène fabuleuse

Découpe, tamponnage, marqueurs alcool

Carte donut et squelettes

Tamponnage, décooupe et lettrage

Tortue vaudou

crochet. Une petite tortue pour ranger mon épingle à nettoyer les formes de découpe.

Coffret île au trésor

peinture acrylique (acrylic pouring), pistolet à colle et paillettes.

Attaque du Kraken

Kraken au crochet, boîte voir Boîte île au trésor

Anniversaire oriental

découpe, marqueurs alcool, lettrage, embossage à chaud

Moullin à épices

Rénovation d’un vieux moulin à mouture variable. Quelques heures de travail, de la WD40 et de l’huile de coude. Pour faire de la poudre d’épices fraîches (nettoyer entre deux épices avec un peu de riz !)

Poulpi en goguette

Poulpi visite son ami poisson dans l’aquarium voisin Crochet

nano-poulpi

Crochet et fil à layette mercerisé. Ne vous fiez pas à sa taille, c’est un nerveux…

Bel au Bois Dormant

Il était une fois…

En tout cas, ça n’est pas arrivé deux fois ! Des histoires pareilles, ça n’arrive qu’une fois, heureusement. C’était il y a un certain temps, dans un endroit qui a vu se produire tellement d’événements improbables que seuls les chats  peuvent s’y rendre.

Donc, il était une fois, quelque part Ailleurs, un jeune roi qui se morfondait dans son palais. Son père, le vieux roi, avait été tellement infect avec ses voisins (conquêtes, sièges, batailles, otages et trahisons, toute une – autre – histoire) qu’il s’était attiré une malédiction de la plus belle qualité : pas d’armée pendant 100 ans dans le royaume ! Résultat, tous les soldats s’étaient assoupis sur place et tous ceux qui touchaient une arme de guerre subissaient le même sort. Continue reading « Bel au Bois Dormant »

C’est pas beau de réclamer

C’est pas beau de réclamer. Que répondre à ça ? Que la beauté est dans l’œil de celui qui regarde ? Que les caprices c’est pas terrible mais qu’il faut bien apprendre à exprimer ses besoins sans quoi on n’obtient jamais rien ? Que cette petite phrase a failli avoir ma peau et m’a seulement appris à accepter passivement la volonté des autres, au mépris de tout ce que je suis ? 


J’ai sept ans et à l’école, je n’ai même pas remarqué que certains enfants sont plus populaires que d’autres. Il y en a que j’aime bien et d’autres que j’évite. Je suis bien loin de m’inquiéter de ce que je porte, sauf que je commence à ne pas trop aimer les jupes à cause des garçons. J’aime le bleu et la lecture, les jeux de construction et la nature. Aujourd’hui, maman m’emmène faire les courses.

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Thinking back

13 – I like men. That much is obvious. I’m a normal heterosexual then. Good.

14 – Kissing is gross, the first time. Then I learn to like it and I never seem to get enough. You don’t really seem to like it as much, you say I have issues because my parents never took good care of me and you are right. I do have issues and maybe that’s why I like kisses so much. A normal reaction, a normal person. Continue reading « Thinking back »

Une belle journée pour mourir

This entry is part 2 of 3 in the series Alex

– Bonjour Madame.
La formule de politesse me serre la gorge. La journée s’annonce tendue.

– C’est elle qui a fait tous les gnons dans la carrosserie. Madame sait pas conduire.
La remarque sexiste creuse un sillon acide sur ma peau, s’insinue dans mes tripes, me dévaste le ventre.

Je veux m’enfuir en courant, retrouver ces heures douces où personne ne riait de mes compétences, où personne ne superposait de filtre déformant sur qui je suis vraiment. Déformer ma silhouette reforme vos perceptions et vous dites que ce est moi qui ne suis pas normal ? Que je n’existe pas parce que je fais partie d’une minorité que vous ne voulez pas vous donner la peine de comprendre ?

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Ces messieurs s’en vont

This entry is part 1 of 3 in the series Alex

En sortant de la petite boutique où je venais d’acheter le précieux bout de tissu, j’étais nerveux. Je cherchais l’étonnement des passants, les yeux perplexes qui dévisagent. Le dégoût peut-être, l’agressivité. Il y avait du monde sur les trottoirs parisiens en cette chaude journée de juillet mais ma présence n’attirait pas les regards, je n’étais qu’un anonyme de plus parmi les touristes.

Je pris confiance, observant les gens plus franchement mais personne ne me regardait deux fois. J’étais invisible et pourtant les gens réagissaient à mon passage de façon subtile, s’écartant pour me céder le passage. Je m’aperçus que j’avais adopté une attitude plus assurée, le torse bombé. J’avançais sur le trottoir la bite en avant, comme je l’avais lu une fois crûment formulé. La sensation était grisante.

Installé en terrasse avec Auguste, je découvris ses dernières esquisses, réalisées pendant son séjour à l’étranger. Il n’était là que pour quelques heures et nous n’osions pas nous toucher, la longue séparation avait modifié nos relations et soudain nous ne savions plus comment nous comporter.

Près de nous, un italien découvrait la cuisine française avec hésitation. Avant de partir, il se tourna vers nous, compliments à la bouche pour la beauté des dessins. Ce n’est qu’après son départ que je fus frappé par le naturel de la conversation, anodine et banale.

Nous nous apprêtions à partir à notre tour lorsque quelqu’un nous interpella, agressif, mais deux hommes installés à proximité s’interposèrent.

– Ces messieurs s’en vont.

Je n’avais pas compris quelle querelle ce type nous cherchait mais le commentaire des deux hommes me frappa comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu. Ces messieurs s’en vont. Dans leur ton, aucune ironie, aucune question, aucun doute. Ces messieurs s’en vont. « Ils partent, » ajoutèrent-ils. Ce simple « ils » me mis les larmes aux yeux. Un commentaire doux-amer me vint à l’esprit, Un garçon, ça pleure pas…

Un garçon ça fait du bruit, ça ne s’excuse pas d’exister, ça ne montre pas son affection en public, ça n’embrasse pas un autre garçon à pleine bouche.

Mais je ne suis pas un garçon et j’embrasse enfin Auguste, le serrant contre moi sur le quai du métro qui l’emmène loin de moi.

Toute l’après-midi j’ai continué à scruter les regards, attendant le couperet, le perspicace qui dévoilera la supercherie. En vain. Ce simple bout de tissu qui comprime ma poitrine de femme est une cape d’invisibilité. Je m’approprie avec ivresse le pouvoir qu’on me cède sans hésiter, m’étalant sur les bancs en écartant bras et jambes, m’imposant sur les trottoirs, dévisageant les femmes. Je n’ai jamais passé d’aussi belles heures, en pleine foule, dans la touffeur moite de Paris, l’été. Les regards posés sur moi ont subtilement changé et soudain le monde m’appartient.