Thomas

I never knew I would miss you so when you said you’d go. 
We were not lovers, we never even acknowledged we were friends but we spent seven hours a day, five days a week together, wandering aimlessly in the streets of our city. We talked and laughed, we said the most silly things and discussed the meaning of the universe. We were silent together. 
Now I miss you, you go to work with someone else. Do you laugh together ? Are you silent together ? 
Every day I see a ghost of you, acting like you, speaking like you would, fading, as soon as I look at you. You were the first of our kind I met and as such you will always be special to me. I remember fondly, sadly, the days that will be no more.

Tu es parti.
Même tes silences me manquent.
C’est maintenant, avec ton absence comme un trou béant là ou se trouvait un chêne solide que je m’aperçois de la place que tu avais pris dans ma vie. Nous n’étions pas amants, j’ignore même si nous étions amis. Non, nous passions seulement ensembles nos heures d’ennui, à rouler sans but, équipiers.
Oui, ce sont tes silences qui me manquent le plus, ceux qui montraient bien que tu comprenais à demi-mot ce que je n’osai pas dire. Les autres ont retenu ce grain de folie qui nous rapprochait aussi. Mais aucun d’eux ne comprend cette douleur lancinante, ce vide que tu as laissé.
Comment sauraient-ils que chaque moment avec eux, je vois ton fantôme agir, réagir, rire. Ils ignorent que chaque feu qui passe au vert me donne envie de hurler « Une grenouille » à ta mémoire, me donne envie de pleurer car tu dis maintenant cela à d’autres.
Les jours où nous errions sous la pluie, silencieux, sont révolus. Te souviens-tu de ces moments ? Ton nouvel équipier saura-t-il se taire quand tu cherches tes mots ?

Farewell, Thomas, my partner, my friend,
I will always love you.

Sparkle ‘origine

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Il était une fois…
Bain_de_soleil_sur_le_mont_800_X_600Best-beloved, il était un temps où les animaux étaient sauvages. Et l’homme était sauvage aussi. Ceci est l’histoire du Premier Ami ou comment la femme apprivoisa le chien, puis le cheval, puis la vache. Et l’homme aussi, qui était sauvage comme j’ai déjà dit. Mais le chat, lui s’en va tout seul et tous lieux se valent pour lui…

Et pourtant comme j’ai dit, There is no place like home. Aussi ce chat-là, lui, tout quantique qu’il soit, a trouvé sa horde…

La culture des huîtres

La poésie des huîtres

La langue française regorge de proverbes qui en font la saveur mais sont autant de pièges pour le locuteur non averti. Les huîtres de mon entourage font régulièrement mes délices en tentant sans succès d’imager leur discours de perles bien trouvées. J’aime tout particulièrement retrouver l’origine de chaque partie de ces chimères linguistiques et je m’amuse toujours de l’écueil qui les a fait s’hybrider.

Warchild

Si plusieurs univers littéraires m’inspirent particulièrement tant je me sens d’affinités avec eux, les livres qui m’ont le plus émue sont bien entendu ceux dont les héros me touchent, sans forcément que je m’intègre à l’univers dont ils sont issus.

Parmi ceux-là, les personnages que Robin Hobb anime sous nos yeux sont particulièrement crédibles, vivants. S’ils tiennent une place de choix sur mes étagères, c’est sans doute que dans les épreuves qu’ils affrontent, tous sont abandonnés dans une solitude effrayante et leur isolement même me fait me sentir proche d’eux – ô paradoxe…

Ma dernière razzia dans les rayons de ma librairie favorite m’a apporté un nouveau petit bijou : Warchild. Une histoire plutôt banale d’un enfant enlevé par un manipulateur sadique sur fond de guerre stellaire contre des aliens pas si différents de nous.

Vous me direz si c’est banal, quel intérêt ? Et bien… Comment ne pas m’identifier au héros muré dans sa douleur, incapable de comprendre ses sentiments et ceux des gens qui l’entourent ?

Car la véritable tragédie tient à cela : il ‘suffirait’ au héros d’ouvrir son cœur pour commencer à guérir ; le premier pas est le plus difficile, parce que l’on ne croit jamais qu’il soit possible. Notre propre esprit devient notre ennemi, nos mécanismes de défense nous blessent et le cercle ne peut s’arrêter sans un acte de foi énorme, qui est d’abord la foi en soi.
Croire en sa propre valeur, croire que l’on mérite d’être heureux, d’être aimé devient la chose la plus difficile du monde. Parfois, le regard de l’autre suffit à entrebâiller cette porte. Et parfois un effort terrible est nécessaire pour accepter de se risquer à aimer, à être rejeté, peut-être…

Telle est la question…

C0NN3X5 I am, Kipling

I keep six honest serving-men
(They taught me all I knew);
Their names are What and Why and When
And How and Where and Who.

R. Kipling, Just so stories, The elephant child

J’ai six bons serviteurs

(ils m’ont appris tout ce que je sais) :

Leurs noms sont Quoi et Pourquoi et Quand

Et Comment et Où et Qui

R. Kipling, Histoire Comme Ça, L’Enfant D’Éléphant Continue reading « Telle est la question… »

Devenir

L’humanité comme qualité n’a rien d’inné ; elle s’acquière lorsque l’être cultive sa nature divine et, acceptant sa nature animale, la transcende. 

De la morale.

Ainsi certains que nous acceptons dans notre société, ne sont guère plus que des bêtes portant le masque d’homme, tandis que d’autres ayant oublié leur nature animale, jugent leurs actes selon une morale que les bêtes ignorent. Si les animaux ne peuvent être tenus de respecter des règles morales qu’ils ne comprennent pas, les hommes peuvent en apprendre la valeur. 
Au sein d’une société, chacun est responsable de la transmission des valeurs communes aux autres membres du groupe. Ainsi il ne suffit pas de dire : Regardez, il ne sait même pas qu’il fait mal. L’éducation est de la responsabilité de tous. Et lorsque ces valeurs sont transmises, à chacun d’en tirer profit et d’accepter ou de refuser les règles. Devenu moral, l’homme est responsable de ses choix. 
Il devient libre, car s’il n’y a pas de limites, qui peut dire ce que sont liberté ou captivité ?

Parallèlement, (IV) autre explication

(…)

 » (…)

On peut mourir pour telle ou tel, on vit pour soi,
Même quand on voudrait vivre pour tel ou telle !
Et puis l’heure sévère, ombre de la mortelle,
S’en vient couvrir les trois quarts du cadran.

Il faut dès ce jourd’hui, renier le tyran
Plaisir, et se complaire aux prudents hyménées,
Quittant le souvenir des heures entraînées
Et des gens. Et voilà la norme et le flambeau.
Ce sera bien. »
L’Amour :
« Ce ne serait pas beau. »

Paul Verlaine

Rudyard Kipling

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir,
Si tu peux être amant sans être fou d’amour ;
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles,
Sans mentir toi-même d’un mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les Rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur
Rêver, sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser, sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu peux être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer triomphe après défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront ;
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,

Tu seras un Homme, mon fils.

anniversaire

Je vieillis. Je sais, c’est facile, on le fait tous tout le temps. Il parait que ça fait 27 ans pas tout rond que je vous enquiquine, (et oui, l’âge que voulez-vous ! C’était le 31.01. Comment ça vous le saviez ? et vous l’avez pas dit ? ! ) je me suis dis que ça se fête. Croyez-pas ?