Caracalla 

Caracalla, dessin au bic par Saba-chan

Rage de lave épaisse, rougeoyante. Montant lentement dans la cheminée, à petits bouillons sombres et ruminants de vieilles rancunes. Pas de signes annonciateurs, aucun indice. Un matin, ce n’est pas bonjour, c’est un torrent d’avanies insanes qui se déverse. Rien à faire qu’attendre que ça cesse. Se mettre hors de portée de canne. Ça dure. Endurer. Perdurer. Continue reading « Caracalla « 

Albert, conformiste.

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Albert : Ça n’a fait que me confirmer la confirmation de la confirmité de ce que je pensais.

Pour ceux d’entre vous qui penseraient que j’en rajoute : je ne modifie absolument rien des paroles d’Albert. Et il est toujours parfaitement sérieux. Si si. Moi par contre, j’ai souvent du mal à le garder, mon sérieux.

Aleph, Lothar

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Aleph semblait glisser sur le sol irrégulier et son pas léger ne laissait pas d’empreinte. Brumeuse et incertaine, elle traversait la futaie sans déranger les branches ni froisser les feuilles. Auprès d’elle, je me faisais l’effet d’un sanglier grossier, ahanant et soufflant bruyamment, brisant les brindilles et peinant à suivre un rythme qu’elle tenait pourtant sans effort apparent. Je ne comprenais pas pourquoi elle acceptait ma présence mais je profitais de l’occasion inespérée sans poser de question de peur qu’elle ne change d’avis. Continue reading « Aleph, Lothar »

Albert, génie en prêt

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Albert m’épate. Il m’émerveille. Il est une source constante et inépuisable d’irritation et d’inspiration. Mieux encore, je n’ai qu’à recueillir les perles qui lui tombent de la bouche sans y rien changer : il fait tout le boulot pour moi. Et parfois, je me demande s’il n’est pas télépathe pour lire dans mes pensées. Sans rigoler. Non parce que quand même, Albert, ça n’est pas son vrai nom n’est-ce pas, c’est un surnom soigneusement choisi sur mesure (voir dans ce post ci) et jamais au grand jamais je ne l’appelle comme ça en vrai. Pourtant, ce matin, Albert en véritable artiste contemporain qu’il est (voir ce post là), dessinait cela :

De quoi se poser des questions…

Été indien

J’aime le début de l’automne. Le soleil n’est plus si brûlant et l’air chauffé pendant l’été reste d’une douceur incomparable qui ne se retrouve à aucun autre moment de l’année. Les fruits d’automne mûrissent encore, on trouve des figues sucrées et des noisettes croquantes. Les parfums non plus ne ressemblent à aucun autre. Le platane exhale une senteur douceâtre dans la moiteur orageuse tandis que l’odeur âpre du figuier imprègne l’air sur plusieurs mètres à la ronde. Les odeurs sont comme l’air, rondes, chaudes, balsamiques et même la pluie qui commence est douce. Que j’aime cette saison !

Celle qui sait 

Libuse, la prophétesse, Karel Masek

Je flotte à la dérive, sans attache. Je flotte dans l’Océan, dans la Matière protéiforme de l’Espace et du Temps.

Ils sont venus à moi avec leurs questions, avec leur foi inébranlable.

– Libùsè, toi qui sait, me supplient-ils, dis-nous les guerres, les mariages, les saisons.

Comment puis-je leur refuser ce réconfort, même si je le sais vain ? Ils croient que c’est là un pouvoir, que savoir leur donne prise sur leur futur mais ce savoir là les enferme, fige leur destin comme si c’était ma parole qui lui donnait forme.

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