Main senestre, article sinistre ⸮

Je faisais à ma bonne habitude quelques recherches sur le net, cherchant comment éduquer ma « main faible », lorsque je suis tombée sur cet article sur le site du Parisien. Et là, comment dire ? J’ai commencé par trouver ça bizarre, puis je me suis mise à rigoler franchement. C’est dans des occasions comme celle-ci que je me demande si l’auteur se prend au sérieux ou non. Encore une bonne raison d’user et d’abuser de mon cher point d’ironie !
Je vous laisse juger par vous même (je jure solennellement de n’avoir pas modifié une virgule du texte originel, ni des commentaires et si vous ne me croyez pas, voyez par vous-même).

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Miaaaaou ⸮

Il est tout mignon avec sa fourrure douce et ses yeux d’épagneul mais ce sourire me fait froid dans le dos… Pensez qu’il peut se matérialiser sur votre épaule à tout moment avec ses grandes dents…
Un pur race quantique, qui est là et pas là, qui a poussé la double essence tellement loin qu’il est aussi parfaitement sain d’esprit (pour un chat s’entend) que totalement schizophrène !
Lewis Carroll, né Charles Lutwidge Dodgson. Écrivain, mathématicien, photographe né le 27 janvier 1832 dans le Cheschire (angleterre), décédé le 14 janvier 1898 à Guilford ; Erwin Rudolf Josef Alexander Schrödinger (12 août 1887 à Vienne – 4 janvier 1961) est un physicien et théoricien scientifique autrichien.
Schrödinger avait 11 ans à la mort de Lewis Carroll, il n’avait pas encore découvert cette race de chat. On peut donc supposer que les chats quantiques sont injustement nommés chats de Schrödinger et devraient être appelés chats de Carroll. Cependant il n’est pas prouvé que les chats quantiques soient plusieurs, étant donnée leur capacité à être et à ne pas, il est possible qu’il n’y ait qu’un seul chat qui ne soit pas « time-binded ». Sans compter ses 9 vies.
De toutes façons, que ça nous plaise ou pas, il sont. Ou pas ⸮

La mano sinistra

Fallait bien que je finisse par en parler un jour, puisque je n’en suis pas peu fière, bien qu’à vrai dire,  je n’y sois pour rien. Ou si peu… enfin voilà que depuis quelques mois, je me découvre une ambidextrie qui m’avait toujours fait rêver mais que je croyais à jamais inaccessible. Comme quoi en l’occurrence il me suffisait d’y croire, comme Alice. Alice qui par ailleurs a rencontré un jour un chat quantique. Mais je m’égare…
Donc cette main gauche qui m’était assez inutile (bien qu’agile puisque formée au doigté délicat d’un clavier d’accordéon) se révèle finalement la main fantasque, un peu bohème, la main de la création, celle de la rébellion. Celle que j’utilisais pour passer le temps lors des longs cours ennuyeux du lycée puisqu’elle était si lente, celle que j’utilise maintenant qu’elle se défend mieux, juste pour faire râler mon chef au boulot. Et puis de temps en temps, c’est cette main senestre, la main sinistre qui prend les commandes et attrape un crayon, alors que tiens, justement, je voulais dessiner une icône pour ranger mes fichiers sur mon projet Ariane, travail au long cours, qui rumine toujours au fond de ma cervelle… Et le crayon se met à labyrinther sur le brouillon, sans plus hésiter, main gauche artiste, pas si sinistre…

Discours sur l’origine de l’univers

D’où vient l’univers ? D’où vient qu’il y a un univers ? Inlassablement la question de l’origine de l’univers se pose à nous. Elle attise notre soif. À l’évidence quelque chose de très profond se joue là. (…) de quoi cette réalité en amont de toutes les autres est-elle constituée ? Cette réalité qu’on n’approche jamais qu’en termes imprécis comme si le langage, cherchant à l’atteindre, se dispersait immanquablement et ratait sa cible.

nébuleuse2Commençons par émettre l’hypothèse – saine lorsqu’on entreprend l’écriture d’un livre – que les mots ont un sens bien défini. Dans ce cas, prendre la question de l’origine au sérieux, saisir le mot « origine » dans son sens le plus radical, ne consiste pas seulement à tenter de décrire les phases les plus anciennes de notre univers : c’est d’abord s’interroger sur le passage de l’absence de toute chose – le néant – à la présence d’au moins une chose (ou d’au moins un être) ; c’est donc affronter d’emblée le mystère du néant et de ses métamorphoses possibles : comment le néant a-t-il pu cesser d’être le néant ? En d’autre termes, penser le commencement du monde revient rigoureusement à penser son absence, et à penser comment son absence a pu se transmuter en présence : par quelle sorte de conversion ce qui n’est rien peut-il devenir un monde ? (…)

Tout se passe en somme comme si nous ne parvenions à penser l’absence de toute chose que par la représentation de quelque chose. (…) Dans notre esprit, abolition signifie d’abord substitution : l’absence devient présence, le non-être s’habille d’être.

Tel est le paradoxe du néant, qui imprime un tour à notre réflexion : penser le rien n’est pas penser à rien ; en affirmant son existence, on le substantifie et, ce faisant, on extirpe le néant de son statut de néant.

Étienne Klein

Un petit bonheur

2013-03-29-131 Le papier déjà ressemble par sa qualité à celui qu’on utilise pour l’origami. Couleur pistache, avec des motifs exotiques d’or fin.
Lorsque je l’ai déchiré, j’ai découvert à l’intérieur une enveloppe d’or pur. Je me suis sentie comme Charlie découvrant le ticket gagnant…
2013-03-29-132En entrouvrant cette seconde enveloppe, une odeur puissante de chocolat très noir s’échappe soudain et je découvre enfin la plaquette, elle aussi ornée d’un motif inhabituel. Au lieu des carrés (carrés), la découpe est toute de biais, diagonalée (Diagon Alley !), en crabe en quelque sorte voire même cancrizanne…
Allez, j’ai suffisamment savouré l’attente, place à la dégustation !

Saturnin : L’enfariné

Bertrand – On est dans quelle rue ?

Miss Wiki – Paul Cézanne.

Saturnin – Cézanne.

Bertrand – … ?

Saturnin – Cézanne. Comme le pain… Tu connais pas la farine de Cézanne ?

Miss Wiki – … De sésame ?

Saturnin – … Ouais boâh c’est pareil !

Je sais que beaucoup de mes lecteurs n’y croient pas (pour ne pas dire aucun). Pourtant croix d’bois, croix d’fer, Je n’invente, n’ajoute ni ne retranche à ce que j’entends. Je modifie les noms, tout au plus.

Chat quantique

Attraper un chat noir dans l’obscurité de la nuit est la chose la plus difficile qui soit, surtout s’il n’y en a pas…
Qu’une chose puisse à la fois être et ne pas être, exister simultanément sous différentes formes pourtant incompatibles les unes avec les autres, qu’ainsi être ou ne pas être cesse soudainement d’être la question, passera à juste titre pour une conception délirante tant elle va à l’encontre de toute logique, enfreignant les principes de base, ordinairement considérés comme intangibles*, sur lesquels repose raisonnablement la pensée et qui veulent qu’une chose soit ce qu’elle est (principe d’identité), qu’elle ne soit pas son contraire (principe de non contradiction) et affirment que si une proposition est vraie il faut que la proposition contraire soit fausse (principe du tiers exclu).
*RLBQ (je m’approprie cette formule, pardon sœurette) càd Reposer Les Bonnes Questions : voilà qui devrait être un réflexe quotidien à défaut d’être permanent. 
Lewis Carroll disait que c’est un bon entraînement de croire 6 choses impossibles chaque matin, je me permets d’ajouter que remettre en cause 6 présupposés fondamentaux en est un autre. Par exemple beaucoup de gens ont la conviction d’être nuls (au hasard, j’aurais pu dire super-forts ou les meilleurs). Je leur conseille de remettre en cause  à la fois cette conviction et ce qui la fonde, ils ne s’en pourront porter que mieux. D’ailleurs si vous avez réussi à me suivre jusque là, je vous assure que vous ne l’êtes pas. Promis, juré, craché !

Petit manifeste pour l’usage du point d’ironie

Je n’ai certes pas la prétention d’avoir la même influence qu’Agnès b mais comme les petits ruisseaux font les grandes rivières et que la chute de petites pierres entraîne les avalanches, j’apporte ma modeste contribution à cette noble cause : Réhabilitons le point d’ironie !
Certes, il peut être amusant de laisser planer le doute sur l’ambigüité d’une phrase. Et pourtant… Combien de fois ais-je eu à m’excuser platement, ajoutant un peu tard que « mais non, c’était ironique, ne le prends pas au pied de la lettre ! » 
Ce joli petit signe en forme de gros nez avec cette toute petite mouche de moustache posé sur la lèvre me rappelle un mien ami qui a là justement un grain de beauté… Est-ce pas plus simple d’ajouter ce petit point que de lourdement, pataudement ajouter « c’est ironique » ? Allègerai-ce pas nos textos ? Aussi c’est décidé, dorénavant j’userai et j’abuserai du point d’ironie !

Sémantique Générale ’01

Je retrouve au fond d’un carton mes volumes de Van Vogt, la Trilogie du non-A (objets d’une prochaine publication qui mijote encore un peu). Du coup, je relie, je redécouvre… Une question me tarabuste : Lorsque j’ai lu cet ouvrage, j’étais très jeune. La « leçon » en Sémantique Générale que veut donner l’auteur s’est-elle imprimé en moi jusqu’à faire à ce point partie intégrante de mon mode de fonctionnement ou bien est-ce là une chose innée, une caractéristique comme les rayures du zèbre ? Enfin bref, un mien ami voulait que j’explicite un peu les notions de la Sémantique Générale (dont « l’inventeur » serait Korzybski, je creuse la question) et voilà la réponse que je lui ai donnée :
Je pense que l’on peut simplifier en disant qu’il s’agit à chaque instant, dans chaque situation de prendre le temps de percevoir tous les aspects d’un événement, de s’abstraire de tous les biais de perception dus à la culture, l’éducation, l’expérience, etc. afin que, lorsque l’on s’exprime verbalement à ce sujet, ce soit de façon aussi objective et exhaustive que possible. Idem lorsque l’événement en question est une phrase (fait, commentaire, jugement…) émise par un interlocuteur. Tenir compte de son propre biais mais également de celui de l’autre.
Un exemple tout bête, Mamounette ne perçoit pas la nuance entre le vert et le turquoise : lorsqu’elle dit vert, il peut arriver que moi, je vois turquoise. Bien sûr c’est encore plus vrai dès que les émotions et les souvenirs de chacun entrent en jeu. Un même événement peut être agréable pour moi et lié à de bons souvenirs et extrêmement désagréable pour toi. Je pense que l’essentiel est de se souvenir à chaque instant que mon point de vue n’est pas universel et que je ne suis le centre que de mon propre univers.
Je pense que c’est seulement ainsi, en faisant l’effort de  »sortir de soi » que l’on s’élève au dessus de l’animal pour devenir pleinement humain.
 ++ Réfléchir

L’enfant d’éléphant

P1290694-20130330-231719-788366Il était une fois, Mieux-Aimée, un enfant d’éléphant qui était dévoré d’une insatiable curiosité. Il posait sans cesse des questions et pour seule réponse, il se faisait cogner. Lorsqu’il demandait à son oncle Hippopotame pourquoi il avait de tout petits yeux rouges, son oncle Hippopotame le cognait. Quand il demandait à son oncle Babouin pourquoi les bananes poussent dans les arbres alors que les melons poussent par terre, son oncle le Babouin le cognait des quatre pattes et même de sa longue queue ! Un jour, alors que l’oiseau Kolo-Kolo venait apporter des nouvelles, il voulut savoir ce que le Crocrodile mange pour son repas. Ils se mirent tous à le cogner mais lui, il insistait : « qu’est-ce qu’il mange le Crocrodile ? » Paf ! « Aïe ! Qu’est-ce qu’il mange le Crocrodile ? » Paf ! et ainsi de suite, jusqu’à ce que son papa d’éléphant lui réponde : « Ha tu veux le savoir ! Et bien va donc lui poser la question ! ». L’oiseau Kolo-Kolo lui indiqua où trouver le Crocodile : près du grand fleuve Limpopo qui est tout gis-vert et tout bordé d’arbres à fièvre. Il lui arriva toutes sortes d’aventures en chemin (notamment avec un serpent Python Bicolore de Rocher). Lorsqu’il rencontra enfin le Crocodile et qu’il lui posa sa question, le Crocodile lui répondit « Vient ça petit, vient ça, je vais de le dire au creux de l’oreille… » et Gnack ! il lui attrape le bout du nez. Ah oui Mieux-Aimée, j’ai oublié de te dire qu’en ce temps là les éléphants n’avaient pas de trompe mais seulement un petit nez noiraud, courtaud, dont ils ne pouvaient rien faire. Enfin donc Gnack ! Le Crocodile attrape le nez de l’enfant d’éléphant et commence à le tirer vers le fleuve. Mais l’enfant d’éléphant ne se laisse pas faire ! Il tire, il tire (avec l’aide de son ami, le Serpent Python Bicolore de Rocher) et son nez : ça l’allonge ! Enfin voilà l’enfant d’éléphant avec un long nez (qui n’est pas vraiment une queue de devant) et qui fait un bruit de trompette… C’est décidé, c’est une trompe ! Et bien utile en plus : on peut s’asperger avec de la boue (avantage numéro 1 !) On peut aussi cueillir les melons par terre et les bananes dans les arbres (avantage numéro 2 !) Et bien sûr, on peut s’en servir pour taper quelqu’un… Et voilà l’enfant d’éléphant tout guilleret qui revient dans sa famille. Et lorsqu’ils lui posent la question « Mais mon petit, qu’est-ce que tu as là ? »… « Ah vous voulez-le savoir ! » Paf ! Paf ! Paf ! Ses parents penauds sont allés voir le Crocodile et ils sont revenus en chantant en choeur : « Un éléphant, ça trompe, ça trompe, un éléphant… »

Ici le texte original et la traduction française